Fête annuelle célébrée dans le monde, sa date varie d’un pays à l’autre, même si la grande majorité a choisi le mois de mai pour honorer les mamans.
Les premières traces de célébration en l’honneur des mères sont présentes dans la Grèce antique lors des cérémonies printanières en l’honneur de Rhéa (ou Cybèle), la mère des dieux et notamment celle de Zeus. Il est possible que les premiers chrétiens aient vénéré la Vierge Marie en assimilant les cultes de ces déesses païennes mais il leur était plus difficile d’associer ces fêtes à des célébrations dédiées aux mères, en raison des questions théologiques concernant sa virginité.
Au 15ème siècle, les Anglais fêtent le Mothering Sunday. En 1908, les États-Unis développent la Fête des mères moderne telle qu’on la connait de nos jours, en instaurant le Mother’s Day. Le Royaume-Uni adopte à son tour cette fête en 1914, puis l’Allemagne l’officialise en 1923. D’autres pays suivent comme la Belgique, le Danemark, la Finlande, l’Italie, la Turquie ou l’Australie.
La Fête des mères en France
La fin du 19ème siècle fait la part belle au malthusianisme, doctrine politique prônant la restriction démographique et la France subit une baisse constante de la natalité depuis 1866. Au même moment, l’ennemi principal de la France, l’Allemagne impériale, connait une forte hausse de naissance. Pour enrayer cette différence, des associations « populationnistes » et des mouvements natalistes conjuguent leurs efforts afin d’inverser les courbes. Le mouvement de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population de la France, créé en 1896 par Jacques Bertillon développe une efficace propagande nataliste auprès des dirigeants et des mouvements politiques conservateurs. Grâce à leur influence, ils font prospérer leurs idéaux natalistes et envisagent la création d’une journée officielle pour honorer publiquement les pères et mères de familles nombreuses. Le 23 mai 1896, Émile Zola publie un plaidoyer dans Le Figaro sous le titre « Dépopulation » puis expose ses thèses natalistes au fil du roman Fécondité que le journal L’Aurore publie en 1899.
Le 10 juin 1906, à l’initiative de Prosper Roche, fondateur de l’Union fraternelle des pères de famille méritants d’Artas (Isère), une cérémonie en l’honneur de mères de familles nombreuses a lieu. Deux mères de neuf enfants reçurent, ce jour-là, un prix de « Haut mérite maternel ». Artas se revendique donc berceau de la Fête des mères. Toutefois à la fin de la Première Guerre mondiale, le principe du Mother’s Day prend corps en Europe. En 1918, la ville de Lyon célèbre la journée des mères en hommage aux mamans et aux épouses qui ont perdu leurs fils et leur mari pendant la Première Guerre mondiale. En 1920, est élaborée une fête des mères de familles nombreuses puis le gouvernement officialise une journée des mères en 1926, dans le cadre de la politique nataliste encouragée par la République. Après une première tentative en 1920 qui donne aux municipalités la responsabilité de célébrer éventuellement les mères et les pères de familles nombreuses, ce n’est que le 20 avril 1926 que la Fête des mères obtient sa véritable reconnaissance officielle. Le gouvernement d’Aristide Briand la qualifie encore de « Journée des mères de Familles nombreuses ». Cette première cérémonie officielle nationale est marquée par la remise solennelle des médailles de la Famille Française accordées aux Mères de Familles nombreuses afin de leur témoigner toute la reconnaissance de la Nation.
Le maréchal Pétain reprendra cette célébration pour lui donner encore plus de reconnaissance, pour aboutir à la Fête que l’on connait aujourd’hui.